COP 27 (Climat) – Victoire fossile à Sharm-el-Sheikh : il ne reste que la lutte
par TANURO Daniel
Quelque jours avant l’ouverture de la COP27 à Sharm-el-Sheikh, en Egypte, j’ai écrit que cette conférence serait un « nouveau sommet du greenwashing, du capitalisme vert et de la répression ». C’était une erreur. Le greenwashing et la répression étaient plus que jamais au rendez-vous sur les rives de la Mer Rouge, mais le capitalisme vert, lui, a subi un revers, et les fossiles ont remporté une nette victoire.
En matière climatique, on peut définir le capitalisme vert comme la fraction du patronat et de ses représentants politiques qui prétend que la catastrophe peut être arrêtée par une politique de marché qui incite les entreprises à adopter des technologies énergétiques vertes ou « bas carbone », de sorte qu’il serait possible de concilier croissance économique, croissance des profits et baisse rapide des émissions, et même d’atteindre le « zéro émissions nettes » en 2050. Ce volet, dit de « mitigation » du changement climatique, est alors complété par un volet dit « d’adaptation » aux effets désormais inévitable du réchauffement, et par un volet « financement » (à destination des pays du Sud, principalement). Sur ces deux plans-là aussi, les tenants du capitalisme vert estiment que le marché peut faire le job - ils y voient même une opportunité pour le capital.