Jacques Gaillot – Camarade évêque
par COUSTAL François
A 87 ans, Monseigneur Jacques Gaillot vient de mourir. Pour lui rendre hommage, la Conférence des Evêques de France vient de déclarer : « Au delà de certaines prises de position qui ont pu diviser, nous nous rappelons qu’il a surtout gardé le souci des plus pauvres et des périphéries ». Passons charitablement sur les « périphéries »… Mais il est vrai que sur nombre de sujets dits « de société » – notamment la reconnaissance du divorce, le mariage des prêtres, le recours au préservatif pour combattre le développement du sida, l’ordination des femmes ou encore les droits des homosexuels – Mgr Gaillot exprimait des opinions progressistes et, par là-même, absolument contraires aux dogmes maintenus de l’Eglise catholique. Ses prises de position publiques voire médiatiques étaient d’ailleurs ressenties par l’appareil clérical comme autant de provocations. Jusqu’à la sanction : en 1995, le Vatican lui retire sa charge d’évêque d’Evreux. L’imagination cléricale étant apparemment sans limite, il est alors nommé à titre honorifique évêque « in partibus » du diocèse de Partenia. Un diocèse théoriquement situé en Mauritanie mais, en réalité, un diocèse purement fantôme dans la mesure où il n’y a plus là-bas ni églises ni catholiques… depuis des siècles ! Désormais évêque sans diocèse, Mgr Gaillot fera donc de Partenia le symbole de la lutte des « sans ».