Catalogne : construire de la base ce que le sommet nous refuse
par Txetx Etcheverry*
Quoi qu’on pense de l’indépendance de la Catalogne, le processus catalan est quelque chose de passionnant à étudier pour les militants progressistes, démocrates et en rupture avec ce système capitaliste qui nous fait foncer vers le précipice.
En effet, il s’agit là du plus important mouvement social de cette dernière décennie dans le camp progressiste européen. Où a-t-on vu, dans un territoire de 7,5 millions d’habitants une telle succession de manifestations aussi massives, réunissant parfois plus d’un million de personnes ? Quel est le mouvement social européen capable aujourd’hui d’organiser une chaîne humaine longue de 400 kilomètres, traversant sans discontinuité villes, banlieues et campagnes inhabitées ? Qui pourrait réussir à organiser un référendum, avec bulletins de vote, urnes, bureaux de vote, cens électoral, quand un État moderne met tous ses moyens (police, gendarmerie, services de renseignements, informatique, judiciaire, etc.) pendant un mois entier pour en empêcher la tenue, fermer les bureaux de vote et les sites d’information, et saisir les urnes et les bulletins de vote ?