Etat espagnol : la dette, la Grèce et Podemos – « Il est encore temps de (re)construire un parti-mouvement »
PASTOR Jaime
Depuis que la crise systématique de ce capitalisme mondial financiarisé a éclaté en 2008, nous vivons des temps accélérés et convulsés qui permettent à peine de prendre du recul et d’analyser les courants de fond qui traversent ce changement d’époque. Malgré tout, il y a des efforts dans cette direction. Parmi ceux-ci, peut-être que le plus lu dans les milieux de gauche, et même académiques, est celui réalisé depuis un moment par Wolfgang Streeck. Dans l’un de ses articles, portant un titre optimiste (« How will capitalism end ? [1] » [l’un de ses ouvrages est traduit en français sous le titre Du temps acheté]), il souligne trois tendances contemporaines sur lesquelles il n’est pas difficile de tomber d’accord : un déclin persistant du taux de croissance économique ; une augmentation, également constante, de la dette mondiale [2] et, finalement, un approfondissement des inégalités économiques, autant de revenus que de richesses.