Le chaudron bosniaque avant l’explosion? 200 ouvriers de quatre entreprises de Tuzla en marche à la frontière...
PAVLOVIC Radoslav
Ces lignes, écrites ce dimanche 28 décembre 2014 à 9 heures, sont rédigées « à chaud », alors que se déroule sous haute tension la lutte des classes en Bosnie-Herzégovine, dont personne ne sait d’avance le dénouement.
200 ouvriers de quatre entreprises de Tuzla – Dita, Konjuh, Aida et Livnica (industries de lessive, de bois, de chaussures et une fonderie) - ont décidé il y a dix minutes à Orasje, à la frontière croate, qu’ils partent pour de bon pour quitter leur pays, et aller chercher n’importe où en Europe, un peu de travail et un morceau de pain. Ils ne savent même pas si l’on les laissera passer la frontière, mais ils savent qu’ils mènent le combat de toute une vie, combat du dernier espoir, combat politique au plus haut niveau, et qu’ils n’ont plus rien à perdre, ne pouvant dans ces jours de fête partout en Europe offrir même pas une confiserie bon marché à leurs enfants.