Michel Warschawski : « Israël est divisé entre deux projets de société irréconciliables »
Journaliste, figure de la gauche radicale et du mouvement pacifiste en Israël, auteur de nombreux ouvrages dénonçant l’occupation et de la colonisation de la Palestine, Michel Warschawski signait en 2018 chez Syllepse son dernier livre, intitulé « Israël : chronique d’une catastrophe annoncée… et peut-être évitable ».
Le 7 octobre représente plus grand massacre de juifs depuis la seconde guerre mondiale. Comment vivez-vous ce paradoxe d’un État créé pour permettre aux Juifs menacés dans le monde de trouver refuge, qui s’est ici montré incapable de protéger, d’assurer la sécurité de ses citoyens ?
Il y a une image très pertinente de l’historien juif anglais Isaac Deutscher. Un fugitif est poursuivi par quelqu’un qui le menace avec un couteau. Il rentre dans la première maison venue pour y trouver refuge. Mais au lieu de dire « Excusez-moi, dehors je risque ma vie, il faudrait que je reste chez vous pendant un certain temps », très vite, il se met à repousser les propriétaires de l’entrée vers le séjour, du séjour vers la cuisine, pour finir par les cantonner au débarras. Et à la fin il dit : « Ici, cela a toujours été à moi ».