Équateur : De Rafael Correa à Guillermo Lasso en passant par Lenin Moreno
par Eric Toussaint
Le 11 avril 2021, lors du deuxième tour des élections présidentielles, Guillermo Lasso (52,4 %), le candidat de la droite, a devancé Andres Arauz (47,6 %), le candidat soutenu par Rafael Correa et une partie de la gauche. Lasso a été élu grâce à la division de la gauche car une partie importante de celle-ci, qui a perdu toute confiance dans Rafael Correa, a appelé à voter nul. Les voix du camp populaire, qui était clairement majoritaire au premier tour des élections de février 2021, se sont divisées et cela a permis à un ancien banquier d’être élu président. La situation est grave car une occasion de rompre avec la politique néo libérale brutale de Lenin Moreno a été perdue. L’ex-banquier Lasso, quoique critique par pur électoralisme des positions de Lenin Moreno, va poursuivre le même type d’orientation néfaste : l’approfondissement de politiques néolibérales, la soumission aux intérêts privés du Grand capital, en particulier du puissant secteur bancaire équatorien, du secteur importateur-exportateur et la soumission à la superpuissance nord-américaine. Comment est-il possible qu’une partie importante des voix du camp populaire ne se soit pas reportée sur Andres Arauz pour éviter l’élection de Guillermo Lasso ? Cela s’explique par le rejet qu’a suscité dans une partie de la gauche, notamment dans la CONAIE, la Confédération des nations indigènes de l’Équateur, la politique de Rafael Correa en particulier à partir de 2011.